


Diocèses : l’importance d’un pôle de recherche et de formation
Lors de la fête du Séminaire, Mgr Harpigny a insisté sur le discernement tandis que l'abbé Cossement soulignait la dimension religieuse de l'être humain. Et le professeur Dominique Lambert a prononcé une leçon magistrale sur le thème : « L'univers est-il fait pour l'homme ? »
Le Séminaire de Tournai est placé sous le patronage de saint Charles Borromée, qui au 16ème siècle travailla beaucoup pour améliorer la formation du clergé. Voilà pourquoi la fête de l'établissement est organisée à une date proche de la St-Charles, fêtée le 4 novembre.
La rencontre de ce mercredi 8 novembre a débuté par l'eucharistie, célébrée à l'église sous la présidence de Mgr Harpigny. Les séminaristes du diocèse étaient bien entendu présents, à l'autel ou aux commandes de l'orgue. Dans son homélie, l'Evêque a appelé chacun à exercer son discernement. Dans ce cadre, les professeurs de religion ont à se mettre au service de l'éducation de tous, car les hommes ont besoin d'apprendre les religions. Et Mgr Harpigny de déclarer : « Un diocèse sans pôle de recherche et de formation n'est pas un diocèse. »
Un défi pour les croyants d'aujourd'hui
Pour Tournai, ce pôle c'est l'Institut Supérieur de Théologie. Et lors de la séance qui a suivi, son directeur, l'abbé Christophe Cossement, a d'emblée félicité les étudiants pour leur courage et leur détermination. A son tour, il a souligné l'importance de la dimension religieuse de l'être humain. Mais la place des religions est un défi pour les croyants d'aujourd'hui : « Nous ne pouvons pas vivre sur des acquis qui vacillent. Notre foi peut aider celui ou celle qui veut construire le monde de demain. Dieu aime tant l'humanité qu'il nous donne l'audace et la force de surmonter le découragement et de nous battre pour la bonté et la vérité. »
Remise des diplômes du CDER : les lauréats
sont maintenant prêts à enseigner la religion dans le secondaire
Le CETP est destiné aux animateurs en pastorale.
L'Institut de Théologie délivre des diplômes complémentaires à des professeurs qui enseignent déjà dans d'autres branches, leur permettant ainsi de donner le cours de religion. Cette année, il y a 9 diplômés du CDER (Certificat universitaire de didactique de l'enseignement religieux). Ils peuvent donc désormais enseigner la religion dans le secondaire. Plusieurs d'entre eux ont reçu leur diplôme en janvier, et les autres l'ont reçu lors de cette séance en novembre. Le directeur a aussi mis à l'honneur les lauréats du CETP (Certificat universitaire en Théologie Pastorale), destiné aux animateurs en pastorale. On a également rappelé que 74 étudiants ont reçu en juin leur certificat pour le maternel et le primaire.
« Dieu ne fabrique pas le monde mais il le crée »
Ce n'est pas « par hasard » que Dominique Lambert a été très vivement et très longuement applaudi à l'issue de sa leçon inaugurale. Philosophe et physicien, le professeur namurois est un pédagogue de haut vol, qui sait captiver ses auditeurs en leur parlant d'un sujet très sérieux sans pour autant être rébarbatif. Sa conférence : « L'univers est-il fait pour l'homme ? », il l'a donnée avec des exemples empruntés à des « univers » contemporains comme le cinéma ou la BD.
Son objectif : « Braquer le projecteur théologique sur le paysage scientifique ». Et nous voilà embarqués pour un voyage de 3,8 milliards d'années vers les origines de la vie. Très complexe, la vie humaine n'est pas apparue d'un coup de baguette magique : elle est le résultat de processus simples qui ont mis du temps à se complexifier. Dans « Le hasard et la nécessité », Jacques Monod soutenait que l'homme était arrivé par hasard. Pour Dominique Lambert, la vie n'est pas apparue par hasard, même si le hasard a joué un rôle dans la réalisation des différentes conditions.
La vie est un phénomène enraciné dans l'univers, elle est « chez elle » dans l'univers. Dieu a voulu un ordre des choses mais il est un père et non un grand horloger. Il n'a pas voulu nous programmer, il nous a offert tout ce qu'il faut pour grandir mais en nous donnant une marge de liberté. En d'autres termes, « Dieu ne fabrique pas le monde mais il le crée. C'est un Dieu patient qui attend que les choses se façonnent d'elles-mêmes ».
En invitant Dominique Lambert, Christophe Cossement a eu « le nez creux ». Il faut dire que le directeur de l'Institut connaît bien le professeur : il était déjà ébloui par ses dons de pédagogue lorsqu'il était son étudiant en physique. A l'interface de la philosophie, de la science et de la foi, le professeur namurois a aussi ébloui l'auditoire tournaisien...
Lire ici l'intervention du directeur de l'Institut Supérieur de Théologie, Christophe Cossement
Les diplômés 2016-2017 du CDER
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