A l’épreuve du coronavirus…
Si l'on ne prend pas très vite des mesures drastiques, une structure regroupant plus de 50 personnes confrontée à une telle pandémie peut se transformer en foyer d'infection. A la maison Saint-Paul, on s'est adapté.
« Cela a été compliqué, et en même temps on y est arrivé », se réjouit la coordinatrice Lucie Mahieu. « On a pris des mesures très rapides, je pense que c'est ce qui nous a sauvés. Des mesures assez simples comme fermer les portes. A la maison Saint-Paul on ne vit jamais les portes fermées, cela a été très dur pour nous, les anciens ne pouvaient plus venir comme ils voulaient. » Quelques hébergés ont choisi d'aller se confiner hors de la maison mais ont fini par venir retrouver la sécurité et le confort offerts par la maison.
« Les hommes qui résident à la maison Saint-Paul constituent en quelque sorte une énorme famille. Mais on a quand même doublé les réfectoires pour qu'on soit moins assis les uns à côté des autres à table, nous-mêmes nous ne mangeons plus avec eux, ce qui est triste pour moi. D'habitude, il n'y a le wifi que dans les pièces communes ; dès le premier jour de la crise on a mis le wifi partout H24, ça évite d'être trop ensemble dans les mêmes pièces, et cela garantit qu'ils restent plutôt à la maison. »
Un beau réseau de solidarité s'est mis en place, permettant notamment à la maison d'accueil de s'équiper en gel et en masques en tissu pour les résidents. « Au début on avait peur que cela n'arrive pas mais finalement on a vraiment beaucoup de masques, ce qui permet de les faire changer trois fois par jour à nos hébergés. Quand ils sortent ils mettent un masque, et dès qu'ils rentrent ils le mettent dans le panier à linge ! »
Des accords ont également été trouvés avec des partenaires locaux pour assurer les tests de détection Covid pour les nouveaux arrivants. Dès que quelqu'un se présente pour être hébergé, il doit aller se faire tester à l'hôpital. En attendant le résultat, il faut rester seul dans une chambre de confinement : « Ce n'est pas facile pour eux, car ils doivent accepter d'être enfermés deux ou trois jours dans une maison dont ils ne connaissent rien ; cela veut dire aussi être en mesure de limiter très fort ses addictions. Pour un nouveau, ce n'est pas simple. Souvent ils vont boire une canette, ou deux ou trois pendant la journée, ici ils doivent rester dans leur chambre, ne pas voir les gens qu'ils voyaient avant et ne pas consommer ce qu'ils avaient l'habitude de consommer. »
Ce qui pourrait constituer un obstacle à de nouveaux hébergements : « Je crains que n'acceptent de venir que ceux qui seront capables de supporter cette étape et cela va laisser de côté un tas de personnes qui sont réellement en difficultés », s'inquiète Lucie Mahieu. Mais c'est le prix à payer pour protéger l'ensemble de la maison...
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Créé parDiocese de Tournai