«Vive la Procession, vive Enghien!»
Ce dimanche 23 juin, plus de trente groupes constituant la procession de la Saint Jean ont sillonné les rues de la cité d'Arenberg. Une tradition suscitant à la fois recueillement et liesse populaire avec, comme point de départ et d'arrivée, l'église Saint-Nicolas.
Ce n'était pas encore vraiment la canicule, mais les participants - acteurs comme spectateurs - ont quand même eu bien chaud lors de la procession du 4e dimanche de juin. Avant même que ne débute la messe de 9h, au cœur de la ville, c'était déjà l'effervescence sur le parvis et à l'arrière de Saint-Nicolas. Sous l'œil attentif de membres du comité de la procession, des panneaux reprenant le nom de chaque groupe étaient disposés à même le sol, pour que le cortège se compose en bon ordre après l'office. Dans l'église, statues et reliquaires commençaient à garnir les tréteaux et certains participants venaient enfiler leur tenue.
Pour l'eucharistie matinale, le doyen principal Benoît Lobet était notamment entouré du chanoine Philippe Vermeersch et de l'abbé Francis Cambier. Réunis pour la messe et la procession après avoir été réunis, le 24 juin 1984, soit 35 ans plus tôt, pour leur ordination à Tournai ! « Aujourd'hui encore, le Christ se veut époux au milieu de nous et c'est lui qui sillonne les rues dans cette procession », dira Philippe Vermeersch dans son homélie.
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Bientôt un anniversaire
Il faut remonter plusieurs siècles en arrière pour retrouver les origines de la procession de la kermesse d'Enghien, mais c'est bien plus récemment que cette tradition a été relancée après des décennies de désuétude. Il y a 29 ans en effet, un habitant d'Enghien décidait de remettre la procession sur pied. A son décès, il y aura à nouveau un peu de flottement, jusqu'à ce que son fils, Paul Vanderroost, reprenne le flambeau. Actuel président du comité, il se réjouit déjà de l'édition 2020 : « Nous fêterons les 30 ans du renouveau de la procession ! ».
Cette année, une grosse trentaine de groupes ont défilé dans les rues de la ville : les seigneurs d'Enghien, les écoles paroissiales, une représentation du Collège Saint-Augustin, des groupes dédiés à sainte Restitude, sainte Claire, saint Jacques de Compostelle ou bien sûr saint Jean Baptiste, des trompes de chasse, des cornemuses, des fanfares et, en fin de cortège, le Saint Sacrement porté par M. le doyen Benoît Lobet dans un magnifique ostensoir.
Le long du parcours, de nombreux habitants étaient sur le pas de leur porte ou aux fenêtres. De petits autels avaient parfois été dressés devant un porche, dans une entrée de maison, entre deux voitures, avec fleurs et statuettes, pour saluer le passage de la procession.
« Onzen Enghiennois »
Environ deux heures plus tard, un à un, tous les groupes sont revenus à leur point de départ et l'église Saint-Nicolas s'est remplie à nouveau. On y a fait pénétrer les étendards et les statues. Les premiers vont se ranger derrière l'autel tandis que les secondes sont entreposées dans la nef latérale. Les seigneurs d'Enghien font leur entrée majestueuse, suivis peu après de la fanfare et enfin du Saint Sacrement et des prêtres. Alors que trompettes et percussions résonnaient encore quelques instants plus tôt, soudain c'est le silence, le recueillement. Le Saint Sacrement est sur l'autel, centre de tous les regards.
« La procession est à tout le monde et pour tout le monde, au-delà des clivages connus et habituels », a ensuite rappelé le doyen Benoît Lobet. « Elle témoigne de la volonté commune de faire d'Enghien une ville solidaire et accueillante. Elle exprime aussi la volonté des paroisses de s'insérer dans la vie de la cité. » L'abbé Lobet évoquera encore le beau projet Equinoxe, « qui a pour ambition (en toute humilité !) de faire d'Enghien le centre du monde », mais aussi « le souhait qu'au-delà d'un lieu de culte, l'église Saint-Nicolas soit aussi un lieu de culture, de musique, d'art et d'échanges. » Avant de lancer un vibrant « Vive la Procession, vive Enghien ! ».
Il ne faudra pas attendre longtemps pour que la fanfare manifeste à nouveau toute sa puissance. L'hymne local, « Onzen Enghiennois », est repris à pleins poumons par chaque membre de l'assemblée, sous des applaudissements enthousiastes. Un moment de communion totale...
Le « Onzen Enghiennois » cuvée 2019 ! (vidéo F. Cambier)
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Créé parDiocese de Tournai