Simon Naveau : «Mettre Dieu au centre de ma vie»
Le 24 juin 2018 à 15h, notre diocèse va vivre un événement exceptionnel avec l'ordination de trois nouveaux prêtres, en la Cathédrale de Tournai. À quelques semaines de ce grand moment, ils ont accepté de se prêter au jeu de l'interview. Rencontre avec Simon Naveau.
Simon Naveau, 39 ans, est ingénieur de formation. Originaire de Thuin, il a travaillé en Afrique et à Tuc-Rail (filiale de la SNCB). D'abord en stage à Enghien et Jumet comme vicaire dominical, il a rejoint Mons. Depuis février dernier, il est à temps plein dans le doyenné de Mons, avec l'abbé André Minet.
Nous l'avons rencontré le samedi 26 mai dans la matinée, chez les Pauvres Sœurs de Mons, où il loge. Le jour n'était pas anodin puisqu'il s'agissait de la veille de la Ducasse de Mons. Simon était déjà bien au parfum des traditions montoises. Il était voici quelques semaines aux côtés de l'évêque et du doyen à la collégiale Sainte-Waudru lors de la bénédiction des grandes orgues restaurées. Et les Montois n'ont pas été avares d'informations – voire de conseils – pour qu'il puisse au mieux prendre sa place en tant que diacre. On l'a ainsi vu aux premières loges lors de la descente de la châsse de sainte Waudru, durant la Procession du Car d'Or, à la remontée de la châsse... De beaux moments où il a pu sentir s'exprimer la fraternité des Montois et de leurs « chambourlettes » (invités de Ducasse).
Comment est née votre vocation ?
J'ai 39 ans et vers l'âge de 30 ans j'ai commencé à me poser des questions. J'avais un travail très intéressant (ndlr : ingénieur de formation, Simon travaillait à la SNCB après avoir été en poste dans des plateformes pétrolières en Afrique), des collègues avec qui je m'entendais bien, une vie sociale et culturelle riche, une famille aimante...
Mais il me semblait qu'il me manquait quelque chose, j'avais besoin de réfléchir sur ma vie. Sur la vie. Il fallait que j'enlève ce qui n'était pas primordial, pour retrouver ce qui fait réellement vivre. Et j'ai compris que je devais mettre Dieu au centre de ma vie.
C'est ainsi que la vocation m'est revenue. En effet, enfant je voulais devenir prêtre, puis en grandissant j'avais écarté ce projet. Dieu répondant à mon manque, j'ai demandé à entrer au séminaire. Ce qui s'est réalisé en 2011.
Comment votre entourage a-t-il réagi en apprenant cela ?
J'en avais très peu parlé autour de moi. Car un tel mûrissement ne peut pas se faire avec beaucoup de monde, il faut une distance. Mes parents ne s'y attendaient pas, même si j'avais toujours été pratiquant. Et je termine donc aujourd'hui mes sept ans de formation.
Comment voyez-vous l'avenir ? Quel prêtre serez-vous dans la société d'aujourd'hui et de demain ?
Après mon ordination, je ne m'appartiendrai plus. Je ne me préoccupe pas du lendemain, je serai à la disposition de mon Evêque.
Comme prêtre, je serai d'abord là pour servir mon prochain et pacifier le monde. Le prêtre est signe que le Christ est vivant, il est signe de la communauté. C'est l'homme des sacrements, en particulier de l'eucharistie et de la réconciliation. J'aborde ce nouvel état avec urgence et humilité. Urgence d'annoncer le Royaume de Dieu, humilité parce que je reste pêcheur. Je dois me convertir tous les jours.
Avant leur ordination, les futurs prêtres vivent quelques jours de retraite. Comment voyez-vous ce temps ?
Ce sera un temps d'arrêt pour reprendre souffle dans les préoccupations pratiques, les préparatifs. Un temps sans brouhaha.
Vous devenez prêtre. Comment voyez-vous l'apport de votre formation et de votre expérience d'ingénieur ?
Mon diplôme et mon expérience d'ingénieur ne m'ont évidemment rien apporté sur le plan technique, mais il y a une certaine manière d'aborder le réel, de le modéliser pour pouvoir ensuite le travailler.
Propos recueillis par Hubert Wattier
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