S'aimer au-delà des frontières (fermées): tel fut le lot de nombreux couples. Celui d'Etienne* et de Sandra notamment, tenus éloignés pour des raisons professionnelles. Voici comment ils sont parvenus à s'aimer de loin.

La patience, c'est la qualité la plus mise à contribution pour ce couple belgoespagnol à cause des restrictions de circulation. "Etienne est plus patient que moi", reconnaît Sandra. Qui ajoute avoir dû progresser en 2020. Là où certains amoureux auraient pu baisser les bras, eux ont gardé confiance sur le fait qu'ils allaient se revoir prochainement. Etienne et Sandra se connaissent depuis 2017. Elle qui vient de Madrid, était à l'époque étudiante Erasmus en Belgique. Lui, vient de Frasnes près de Tournai et terminait sa thèse à Louvain-la-Neuve.

Sandra a rencontré Etienne en rendant visite à une amie. C'est ainsi que leur histoire a commencé. "Je n'avais jamais pensé mener une relation à distance", se souvient Sandra. Ce qui est confirmé par Etienne: "Au début, nous ne réfléchissions pas sur le long terme, mais plutôt au jour le jour."

"Nous regardions un film en même temps"

Après ses études, Sandra est retournée vivre à Madrid où elle a trouvé un travail. L'habitude entre les deux amoureux consistait à essayer de se voir tous les mois, soit en Espagne soit en Belgique. Le rythme a tenu bon jusqu'au moment où le Covid-19 est apparu en Europe et que ce virus a paralysé la circulation entre les pays. "J'étais en Espagne quand le confinement a été déclaré", raconte Etienne. "J'ai failli ne pas pouvoir rentrer chez moi!" Pendant les longues semaines où ils sont alors séparés, le couple développe une nouvelle façon de pratiquer des activités communes en ligne. "Nous regardions un film en même temps", raconte Sandra. Etienne se souvient aussi d'un Escape game pratiqué chacun devant son ordinateur. Certes, leurs activités habituelles lorsqu'ils se retrouvaient leur manquent. Pas de sorties entre amis, ni resto ni balades, évidemment!

Dans leur histoire à deux, le confinement a permis de faire évoluer la réflexion sur le travail de Sandra. Elle qui voyageait beaucoup pour le compte de son employeur s'est retrouvée bloquée derrière un écran. "Nous avions prévu de nous rejoindre dans un pays ou dans l'autre", précise-t-elle. Une opportunité professionnelle lui permet de venir travailler en Belgique. Son arrivée est prévue à la veille de cette Saint Valentin. La patience ainsi que l'inventivité dans la communication entre les deux amoureux auront fini par payer.

Source : Anne-Françoise de BEAUDRAP, Journal "Dimanche", 14 février 2021, p.11

* Etienne Van Quickelberge, conseiller au sein du SAGEP à Tournai