


Soignies : sa collégiale et son musée du Chapitre
A Soignies, la collégiale est un lieu de passage incontournable, que ce soit pour les fidèles ou pour les visiteurs, attirés par son architecture et son décor exceptionnels. Mais savez-vous qu'elle possède son propre musée ?
Erigée il y a près d'un millénaire, la collégiale Saint-Vincent est l'une des plus anciennes de notre pays. Aujourd'hui, l'édifice roman présente aussi un visage baroque à l'intérieur, car les chanoines ont remanié son décor au fil des siècles, tout en maintenant l'architecture des origines (11e-12e siècles).
Parmi les trésors de cet édifice, il y a le maître-autel, installé dans le chœur. Voici comment le décrit Jacques Deveseleer, président de la fabrique d'église et conservateur du musée du chapitre : « Cette construction monumentale occupe l'entièreté du mur de fond du chœur. Véritable 'mur de gloire', il est destiné à magnifier les cérémonies qui se déroulent à l'avant. A côté du goût de la mise en scène, caractéristique de l'art baroque, on retrouve le goût du mouvement, qu'expriment les colonnes torses, l'attitude acrobatique des anges au sommet, les draperies qui s'envolent ; mais aussi le goût du faste : on est face ici à un luxe de couleurs, de reliefs et de formes : dorures, toiles peintes, sculptures en ronde-bosse, en relief, vrais et faux-marbre, car ce qui compte avant tout, c'est l'effet produit.
Et au centre de cette grandiose composition, la raison d'être de tout le monument où nous nous trouvons, le point vers lequel doivent converger tous les regards : les reliques de saint Vincent, conservées à Soignies depuis le VIIe siècle, comme une analyse par le carbone 14 l'a confirmé. La grande châsse du saint patron descend chaque année sur l'autel au moyen d'un ingénieux mécanisme qui s'inspire des fameuses machineries qui ont caractérisé le théâtre baroque. »
Un cloître devenu musée
Dans le bas-côté sud, une porte mène vers les anciens bâtiments administratifs des chanoines, reconvertis en musée d'art sacré. La grandeur et la disposition des pièces ont été conservées et les traces du passé sont encore visibles, comme par exemple les bancs de la salle du chapitre.
Le visiteur peut y découvrir une impressionnante collection, principalement issue du trésor de la collégiale : orfèvrerie, ornements liturgiques, peintures, sculptures... D'autres pièces proviennent d'églises environnantes, de la Confrérie Saint-Vincent ou de collections privées.
M. Deveseleer explique que « dans certains cas, le musée a dû multiplier les démarches et rassembler des fonds pour procéder au sauvetage d'un patrimoine jugé important ». Ainsi il a mené à bien la reconstitution d'une cuve baptismale romane complète, en pierre de Tournai, à partir des fragments insérés depuis des siècles dans la maçonnerie extérieure de la collégiale. « Soignies a ainsi retrouvé non seulement sa première cuve baptismale (v. 1140), mais aussi ses seules sculptures romanes – des reliefs figurant des animaux fabuleux –, plus ou moins contemporaines de l'achèvement des nefs. Vu son état de conservation, c'est aussi un des meilleurs témoins subsistant en Wallonie d'une production ornementale qui a pourtant fait la réputation de Tournai. »
Certains objets présentés en vitrine ont parfois été retrouvés de façon tout à fait fortuite, comme ces parchemins retrouvés lors de travaux de restaurations et qui ont été écrits entre le 15e et le 17e siècle. D'autres encore ont fait l'objet d'une donation au musée, comme la série de tableaux de l'artiste sonégien Albert Delaunois (1895-1936). Bien que profanes, ces tableaux ont souvent pour objet Soignies et ses environs.
Informations pratiques
Le musée du Chapitre est ouvert de la Pentecôte aux Journées du Patrimoine, chaque dimanche entre 14h et 18h. En dehors de cet horaire, les groupes sont accueillis sur réservation : j.deveseleer@skynet.be
Pour en savoir plus : http://www.collegiale-soignies.be/fr/le-musee/musee/missions.html
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Créé parDiocèse de Tournai