



Message de Pâques 2015
Célébrer la fête de Pâques, c’est entrer dans le mystère pascal du Christ, qui passe de la mort à la vie de Ressuscité. Il n’y a pas moyen de séparer les deux. La Croix sur laquelle Jésus a souffert et est mort est éclairée par la résurrection du matin de Pâques. Jésus est élevé en gloire sur la Croix. C’est de ce lieu qu’il attire à lui tous les êtres humains : Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes (Evangile de Jean 12, 32). La résurrection du Christ n’enlève pas les traces de la passion : Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : La paix soit avec vous ! Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté (Evangile de Jean 20, 19-20).
Célébrer la fête de Pâques, c’est devenir disciple du Christ, à la manière de Simon de Cyrène, du disciple bien-aimé et de Marie, la mère de Jésus. Nous suivons Jésus en participant à son dernier repas, en veillant avec lui à Gethsémani, en l’accompagnant devant le Sanhédrin et chez Pilate, en marchant près de lui durant la longue marche vers le Calvaire et en restant debout avec Marie au pied de la Croix. C’est un chemin de souffrance, de compassion dans le premier sens du terme.
Célébrer la fête de Pâques, c’est voir avec les yeux de la foi ce qui est insoupçonné, radicalement nouveau : un mort qui ressuscite avec son corps et qui se laisse voir par ses disciples, des femmes et les Onze, ainsi que par les disciples d’Emmaüs. Au cours de ses apparitions, le Christ parle, explique ce qui s’est passé en faisant appel aux textes de la Bible. Le soir du premier jour de la semaine, il souffle sur les Onze, en l’absence de Thomas, en leur donnant l’Esprit Saint. C’est déjà dans le mystère de la Pâque du Seigneur, que les disciples reçoivent une mission : De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Evangile de Jean 20, 21).
Célébrer la fête de Pâques, c’est accueillir tous ceux qui sont plongés dans la mort avec Jésus pour ressusciter avec lui, en recevant les sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême, la confirmation et l’eucharistie. C’est de cette manière qu’ils deviennent membres du Corps du Christ qu’est l’assemblée de tous ceux qui sont appelés par le Christ et envoyés par lui jusqu’aux extrémités du monde. Cette assemblée d’appelés et d’envoyés, c’est l’Eglise.
Célébrer la fête de Pâques, c’est, pour les baptisés de longue date, laisser renouveler en eux le pardon des péchés et le don de la vie éternelle, offerts au moment du baptême, grâce à la conversion personnelle et à la célébration du sacrement de la réconciliation.
Quittons maintenant notre univers proche et contemplons le mystère de la Pâque du Seigneur sur la planète terre. Notre regard s’arrête à tous ceux qui, aujourd’hui, sont persécutés en raison du témoignage de leur foi au Christ. Nous communions à l’épreuve des chrétiens qui, depuis deux mille ans, vivent au sud-est de la Méditerranée, l’Orient où des terroristes tuent, vendent des personnes comme esclaves, cassent toutes les formes de culture, au nom d’une représentation de la religion qui n’a jamais existé dans les faits. Les martyrs du XXIème siècle nous rappellent que, quelle que soit l’époque, l’annonce de la Bonne Nouvelle du Ressuscité rencontre toujours des résistances, qui viennent du Mal et de tous ceux qui se laissent prendre par le mensonge du Tentateur.
Toujours en Méditerranée, des réfugiés passent en Europe pour trouver une vie meilleure. Ils viennent d’Afrique et d’Asie. Ils ont dû quitter leur pays. Ils sont souvent les victimes de passeurs qui les exploitent. Eux aussi participent, quelle que soit leur religion, à la passion et à la mort du Crucifié. Combien de fois ne disons-nous pas : Par ses blessures, nous sommes guéris (1ère Lettre de Pierre 1, 24). Quand nous voyons jusqu’où va la souffrance de beaucoup d’êtres humains, nous regardons Jésus sur la Croix et nous lui demandons d’intercéder pour nous. Pendant les jours de sa vie dans la chair, (le Fils de Dieu) offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, car Dieu l’a proclamé grand prêtre de l’ordre de Melkisédek (Lettre aux Hébreux 5, 7-10).
Célébrer la fête de Pâques, c’est devenir disciple de celui qui nous fait connaître Dieu : Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître (Evangile de Jean 1, 18).
Le grand jour de Pâques commence à la vigile pascale et se termine le jour de la Pentecôte. Pâques dure cinquante jours. Je souhaite à chacune, chacun d’entre vous la joie de connaître et d’aimer le Christ qui donne sa vie par amour pour nous : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Evangile de Jean 15, 13).
+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai
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